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Récemment, Starlink (service d’Internet par satellite de SpaceX et Elon Musk) a délivré à ses premiers utilisateurs anglais leur kit composé d’une petite antenne parabolique et d’un routeur WiFi.

Après les États-Unis, le Canada et donc le Royaume-Uni, Starlink souhaite proposer ses services en bande Ka (26,5 à 40 gigahertz) dans plus d’une douzaine de pays parmi lesquels la Grèce, la France, la Nouvelle-Zélande, l’Afrique du Sud, l’Inde, le Japon… Début 2021, l’Allemagne lui a délivré une licence, mais le service n’est pas encore opérationnel.

Depuis la faillite de OneWeb en mars dernier, Starlink met les bouchées doubles. À l’heure actuelle, l’opérateur de satellites a déjà environ 960 satellites LEO (Low Earth Orbit) en orbite et ambitionne d’en déployer au total 4 425 d’ici 2024 (10 000 autres pourraient être déployés fin 2026).

Mais le service d’Elon Musk devrait faire face à un autre puissant concurrent : Kuiper Systems d’Amazon (qui investira plus de 10 milliards de dollars). Ce projet impliquerait le lancement de 3 236 satellites en LEO. L’occasion pour les deux milliardaires de s’affronter au travers de batailles judiciaires. Principal sujet de discorde : l’altitude de ces engins. Aux États-Unis, Kuiper Systems s’est en effet plaint auprès de la Federal Communications Commission car leurs flottes seraient trop proches.

SpaceX a proposé de réduire l’altitude d’exploitation des futurs satellites Starlink de 1 110-1 325 km à 540-570 km. Mais l’orbite la plus basse de Kuiper est de 590 km, avec une tolérance de 9 km au-dessus ou en dessous.

Face à ces deux projets américains, l’Europe tente de ne pas être distancée. Bruxelles a commandé une étude de faisabilité à de grands noms européens comme Airbus, Thalès, Orange ou Eutelsat pour concevoir un service d’Internet satellitaire européen destiné à stimuler l’économie digitale et réduire la fracture numérique.

L’Europe considère qu’un tel projet est en mesure de tirer parti, voire de renforcer le rôle des satellites dans un écosystème 5G, voire 6G« Reposant sur le programme européen GOVSATCOM, dédié à la mutualisation et au partage des services satellites, il garantira un haut niveau de fiabilité, de résilience et de sécurité », indique Orange.