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Les sociétés de technologie financière sont l’âme de l’écosystème des start-ups sur le continent africain. Elles tiennent toujours lieu de réceptacle d’un afflux massif de fonds et ont généré plus de jeunes entreprises privées d’une valeur de plus de 1 milliard de dollars que toute autre région du monde. Si ces nouveaux venus comblent les lacunes entrainées par les banques c’est parce qu’ils sont appuyés sur leurs précédents et ont proposé des solutions qui s’adressent à tous les Africains, tout pauvres en ressources qu’ils soient.

L'inclusion financière est un enjeu économique et social de taille sur le plan international. Le numérique gagne en usage comme levier, notamment quand il s’agit de technologie financière. Ces évolutions peuvent être classées d’importantes et cette dynamique a rejailli sur l'Afrique. Comment l'écosystème des technologies financières en Afrique se définit-il, qui en sont les acteurs et quels sont les défis auxquels cet écosystème va-t-il affaire ? 

Les acteurs de la technologie financière en Afrique

Cinq acteurs majeurs jouant des rôles distincts et interdépendants animent le marché africain de la Fintech. Ce sont les startups, les capital-risqueurs ou les investisseurs, les entreprises établies, la population et les gouvernements, dont les trois premiers sont aujourd’hui les plus actifs sur le marché.

Les entreprises établies ont généralement le privilège d’avoir  un avantage significatif car leur expérience en matière de finance traditionnelle les met dans une position plus convenable qui leur permet d’ offrir des produits et des services financiers innovants à leur clientèle.

Les starts up Fintech proposent, dans  leur majorité, des solutions de paiement numériques novateurs, des applications bancaires mobiles et des projets à grande échelle qui chambardent les économies africaines et Il est, certes, bien évident qu'elles séduisent les capital-risqueurs qui sont si confiants dans leur potentiel et investissent massivement dans leur développement. M-Pesa est l’exemple-type de l'esprit novateur de l'Afrique :  service de paiement mobile innovant. Lancée au Kenya en 2007, cette solution innovante rend les services accessibles aux usagers de portables qui peuvent en avoir besoin sans avoir de compte bancaire. Elle depuis été adoptée par 10 autres pays et ne cesse de valoriser l'ingéniosité africaine. 

Flutterwave, une startup nigériane fondée en 2016, propose également une plateforme de paiement sur internet qui facilite la tâche des entreprises de recevoir des paiements de plusieurs sources en devises variées.

Ces start-ups Fintech se font essentiellement remarquer en Afrique, proposant des solutions de paiement mobile aux moyens de paiement sur internet  non bancarisés pour les entreprises, des services de prêt aux PME et d'aide aux particuliers répondent avec succès à leurs besoins financiers. 

Les startups Fintech sont primordiales pour le chambardement économique de l'Afrique, de même que les gouvernements et les institutions financières de la région en font leurs chevaux de bataille pour promouvoir activement leur expansion. Par exemple, la Banque Africaine De Développement est venue en aide aux startups Fintech africaines en leur allouant, en 2018, un fonds de 10 millions de dollars. 

Le fonds est destiné à favoriser l'innovation financière en Afrique en investissant du capital-risque dans des start-up Fintech.

Obstacles au développement de l'écosystème Fintech africain  

S'il est vrai que d’intenses efforts ont été déployés, il faut dire aussi qu’il existe de nombreux obstacles en Afrique sur lesquels butent le développement et l'adoption massive des solutions Fintech, dont la faible culture financière de la population. 

En fait, les communautés font parfois preuve de confiance ou de méfiance limitée à l'égard de la finance numérique. Ce sentiment serait probablement attribuable au silence du gouvernement et à sa réserve quant à innover des entreprises Fintech. L'absence d'un cadre réglementaire précis et clair en est la preuve probante. Mais à défaut d'implication du gouvernement dans le règlement du problème numérique, l'anxiété persiste. Il convient certes de prendre des mesures pour assurer la confidentialité et la protection des données personnelles, sécuriser les transactions et brider les acteurs de mauvaise foi. Les réglementations claires faisant défaut dans la majeure partie des pays africains pour garantir aux investisseurs un climat d'investissement sûr, les start-ups pourraient se retrouver dans l’impossibilité de lever de gros capitaux. 

À noter que la faible accessibilité des services bancaires en Afrique et la tranche des jeunes de sa population sont des atouts primordiaux pour le développement des entreprises Fintech sur le continent. Cependant, pour en arriver à la prospérité de l'écosystème Fintech en Afrique, les gouvernements seraient en devoir de créer des cadres juridiques efficaces et solides qui auraient pour rôle de contrôler la croissance du secteur et de sanctionner les participants à l'écosystème pour actes répréhensibles.

Par exemple, pour développer des offres, une Fintech doit établir des partenariats. La faible position de négociation avec les principaux émetteurs de factures et les institutions financières régionales au Sénégal est l'un des défis dans ce domaine. Celles-ci imposent parfois des restrictions aux entreprises Fintech dont les business modèles se fondent en grande partie sur un ensemble combiné de services. Ainsi, une marge réduite d'erreur pourrait impacter la capacité d'une Fintech à rendre son modèle économique plus durable.

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